MONKEY TEMPLE

Publié le par asaghost

Jaipur, Rahjastan, Inde
Heure locale : 10.27 am Temp.ext. : 50°C  humidité : 0%
latitude : 26°55'1.13"N longitude : 75°51'31.75"E

Son : A Simple Story, Thievery Corporation

 

Encore un temple, ça faisait longtemps. Après celui des rats, voici celui des singes. Encore un site étonnant, une architecture usée qui tient encore debout par mystère, pas un touriste, des centaines d'indiens qui font des offrandes aux singes, cacahuètes, bananes, prières. Un immense bassin d'eau verdâtre dans lequel la plupart se baignent tout habillé. Les murs des différents bâtiments qui ressemblent à des peintures abstraites, les peintures figuratives qui se sont dégradés au point de n'être plus représentative que du passage du temps, des ornements rongés par la chaleur, les pluies de mousson, le vent brûlant qui réduit tout en poussière, quelques vaches maigres qui cherchent de l'eau à l'orée d'un puit sec, des singes qui jouent avec les sandales à l'entrée des lieux de prières et un vieux saddhus qui me fait signe de le suivre dans les dédales de couloirs et d'escaliers, dans l'ombre des bâtiments, jusqu'à un autel étrange, parfums d'encens, effigies de dieux à figures animalières, ornements d'argent, d'or et de cuivre, parfums lourd, assiette de pigments orange vif et le saddhu qui prend son pinceau d'une main, me tient de l'autre et m'écrit le nom de dieu sur le front, une petite tâche de couleur à l'endroit du troisième œil et retour dans la lumière, sur le toit du temple, la main du saddhu qui me montre la vallée aride sans un mot, ma sueur qui fait couler le nom de dieu sur mon visage, mes pieds nus qui crament sur la pierre brulante, l'impression de voir ce monde à travers une pellicule surexposée, des blancs vifs, des teintes pastels, aucunes ombres, nulle part, ma peau qui se fripe au soleil comme un parchemin perdu dans le désert, le saddhu me relâche à l'orée du temple, parmi les singes, les vieux qui nourrissent les singes, les enfants qui sautent et s'arrosent dans l'eau verdâtre, la montagne qui à l'air d'émettre un son sourd, en veille, les pas étouffés dans la fournaise, puis l'ombre d'un arbre au feuillage immobile et lourd, des tâches de couleurs qui se déplacent, femmes en saris, cliquetis de leurs chaines de hanche, de leurs colliers, bracelets, regards à l'iris vert, gris, gris bleu, nom de dieu en orange et rouge, magenta sur le front des visages qui semblent flotter dans la lumière crue qui inonde l'allée principale du temple, un autre rêve éveillé, caniculaire, surréel...

 

Publié dans step 006 : Rahjastan

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